Promenades en Meuse - La Plaine de la Woëvre

07/02/2014 17:03

Je vous propose quelques buts de promenades dans mon département, nous commencerons par le pittoresque village d'Hattonchatel

Coordonnées GPS : 48° 59′ 33″ N 5° 42′ 21″ E

Située à une altitude de 355 m, le village domine de 80 m la plaine de la Woëvre et le lac de la Madine (vue imprenable !)

Hattonchâtel constitue l'ancienne résidence d'Hatton, évêque de Verdun à l'époque carolingienne.

Puis, pendant le Moyen âge, la ville est la première forteresse de l'évêché et le siège ordinaire de sa cour des Grands-Jours: une charte de 1352 précise qu'Hattonchâtel était le principal lieu où les évêques faisaient frapper monnaie (et ce jusqu'en 1546).

Château-fort, initialement construit en 860 par l'évêque Hatton.

Hattonchâtel subit les assauts de la Première Guerre mondiale en se retrouvant dans le saillant de Saint-Mihiel.

Les destructions dues aux intenses bombardements sont énormes. Bombardé et pris par les Allemands, le village n’est plus qu’un amas de pierres et de cendres lors de sa reprise par les troupes américaines en 1918.

En 1919, lors d’une visite sur les terres dévastées meusiennes, Miss Belle Skinner, une richissime américaine, tombe amoureuse du village de la Woëvre dont la totalité des infrastructures sont détruites. « Alors je vais reconstruire ce qu’il y a de ça ! » C’est dans ces termes en 1918 que Belle Skinner, émue par les destructions d’Hattonchâtel, s’est chargée de redonner vie à ce petit village.

Elle adopte Hattonchâtel et décide d’aider la population à reprendre domicile dans le village.

Miss Belle Skinner, de son vrai nom Ruth Isabel Skinner, est née le 30 avril 1866 dans une ville du Massachusetts (Etats-Unis) qui portait le nom de sa famille fortunée : Skinnerville. Son père possédait une importante usine de soie « Skinner & Sons », fabrication de velours et de soie de renom.

Poussée par son père, Belle Skinner est diplômée de l’Université de Vassar College à Poughkeepsie. Après ses études, elle voyage énormément et séjourne pendant un an en France.

Lorsque la guerre éclate, Belle Skinner est une des premières à venir en aide au redressement économique de la Belgique et de la France en distribuant en 1917 des dons collectés aux Etats-Unis.

 

Elle invite, en octobre 1919 à Holyoke, tous les riches américains à adopter également un village français détruit. Holyoke deviendra la première ville à adopter une ville française : Apremont-la-Forêt.

Elle devient présidente du Comité Américain des Villages Libérés, un organisme d’aide à la reconstruction des villages dévastés de l’Est de la France.

Pour relever les ruines du village, Belle Skinner n’hésite pas à engager sa fortune personnelle avec plus d’un million de dollars.

Elle obtient également la prise en charge de la population exilée et dispersée d’Hattonchâtel par l’Etat français.

Son action permet la reconstruction de la mairie-école par l’architecte américain Sanford, du lavoir inspiré par l’architecture japonaise et des réseaux électriques.

Elle oeuvre également à la construction d’un château d’eau qui permet aux habitants dès 1920 de bénéficier de l’eau courante.

En reconnaissance de ses efforts, elle reçoit des mains du président Millerand la médaille d’or de la reconnaissance française en 1919 pour son aide apportée aux réfugiés de guerre.

Elle devient également la première femme américaine à recevoir la croix de chevalier de la Légion d’Honneur en décembre 1920.

On y trouve aussi une maison gothique à arcades, une maison des voûtes (romano-gothique) reconstruite après la Grande Guerre. Le monument aux morts de 1914-1918 dont la figure principale, une femme en recueillement devant la dépouille de son enfant, est due au sculpteur Ernest Nivet .

L'église collégiale Saint-Maur  abritant un retable renaissance en pierre sculptée polychrome de 1523 attribué à Ligier Richier : représente trois épisodes de la Passion).

Elle a été rebâtie par les chanoines au XIVe siècle puis restaurée après la Première Guerre mondiale (vitraux modernes de Jacques Grüber). vous verrez     aussi, à côté de l'église un cloître du XIVe siècle dont le jardin offre une magnifique vue sur Vigneulles et la plaine.

Si vous souhaitez faire étape à proximité, je vous recommande une merveilleuse maison d'hotes à 2 km

LA RENOMMIERE - MAISON D'HOTES

Anne et Didier LUDMANN
12, Rue Raymond Poincaré
55210 VIGNEULLES-LES-HATTONCHATEL
03 29 91 88 57 - 06 73 83 57 74

Il s'agit d'une belle maison de maître du 19eme siècle (meublée et dorée avec goût) disposant de 3 chambres (dont une avec balnéothérapie) de haut de gamme à prix extrêmement raisonnable. Mr et Mme Ludmann font aussi table d'hôtes et aux beaux jours vous pourrez profiter d'une piscine dans le jardin.

Je vous engage, après cette étape à gagner la forêt toute proche et à vous enfoncer dans la tranchée de Calonne

 

La Tranchée de Calonne est une route forestière (ne traversant aucun village) numérotée Route départementale 331, reliant Hattonchâtel (département de la Meuse) à Verdun sur une distance de plus de 25 kilomètres. Elle fut tracée vers 1786 sur les ordres de Charles Alexandre de Calonne, ministre de Louis XVI qui en ordonna la réalisation dans le but de desservir directement le château qu'il avait acquis le 9 août 1770 à Hannonville-sous-les-Côtes de la veuve du marquis Michel de Dreux-Brézé.

Toute droite, elle permettait aussi d'acheminer, dans des délais très brefs, des pièces d'artillerie jusqu'à ce point stratégique qui commandait toute la plaine de la Woëvre et empèchait le passage des troupes ennemies venant de l'est. Tenir les côtes de Meuse permettait de protéger efficacement Verdun.

Lors de la première guerre mondiale elle fut un axe majeur et d'âpres combats se déroulèrent près de là (Bataille des Eparges - A visiter ce site particulièrement impressionnant des points X et Y avec les gigantesques entonnoirs façonnés par les explosions des mines. Vous y retrouverez tout l'esprit des livres de Maurice Genevois (Les Eparges, etc..)

Un peu plus loin sur la D 331 vous trouverez le mémorial d'Alain Fournier (auteur du Grand Maulne) qui perdit la vie durant cette bataille

Cette tombe a été érigée grâce à le persévérance de mes grands-parents et d'Isabelle Rivière soeur d'Alain Fournier. Elle offre la particularité de voir, en son intérieur, les stèles de l'écrivain et de ses compagnons de guerre.

Si vous n'avez pas opté pour la tranchée de Calonne, je vous propose, à partir de Vigneulles les Hattonchatel de découvrir la

La Plaine de la Woëvre

Plaine lorraine, étirée sur 150 km du nord au sud au pied de la côte de Meuse; elle est modelée dans les terrains tendres du callovien et de l'oxfordien, ce qui lui confère en général un aspect humide, inégalement accentué.

Le mot lui-même est d'une vieille origine évoquant des terrains marécageux et boisés, que l'on retrouve dans des toponymes et hydronymes en vaivre ou voivre; il se prononce d'ailleurs voivre. C’est une allitération du latin « vipera » vipère en français en regard de la rivière qui « serpente » au creux de la plaine.

La partie septentrionale est drainée vers la Chiers et la Meuse, principalement par la Crusnes, l'Othain et le Loison. La partie méridionale, beaucoup plus marneuse et riche en étangs, est drainée par le système de l'Orne vers la Moselle.

La création du grand lac de Madine et du Parc régional de Lorraine ont apporté quelque renouveau à de petits villages qui s'étaient dépeuplés, et ne s'étaient pas toujours remis de la fixation du front de guerre entre 1914 et 1948 en travers de la Woëvre. La mise en valeur avec des moyens mécaniques y a étendu les labours céréaliers aux dépens des anciens herbages et le paysage est souvent celui d'une campagne faiblement peuplée mais prospère.

Les bourgades sont rares; Étain est la principale. La forêt domaniale de Woëvre est un vaste massif tout au nord de la plaine, à l'ouest de Louppy-sur-Loison et non loin de Stenay, alors que les plus nombreux toponymes «en-Woëvre» sont tout au sud, dans la partie la plus humide, entre l'A 4 et le lac de Madine. La communauté de communes de la Petite Woëvre est un groupement intercommunal de Meuse associant 14 communes (2 200 hab.) Wadonville-en-Woëvre, Fresnes-en-Woëvre, Latour-en-Woëvre, Marchéville-en-Woëvre, Saint-Hilaire-en-Woëvre, Manoncourt-en-Woëvre, Beney-en-Woëvre, Boinville-en-Woëvre, Grimaucourt-en-Woëvre, Herméville-en-Woëvre, Jonville-en-Woëvre, Rouvres-en-Woëvre, Rupt-en-Woëvre, Ville-en-Woëvre, Saint-Benoît-en-Woëvre, Lamarche-en-Woëvre, Bonzée-en-Woëvre, Saulx-en-Woëvre, Broussey-en-Woëvre, Savonnières-en-Woëvre.

À l'est des cantons de Saint-Mihiel et Commercy et siégeant à Apremont-la-Forêt; c'est la moins peuplée du département.

C’est là que l’on trouve la grande richesse fruitière de la région puisque sur les coteaux sont plantés de très nombreux mirabelliers (fruit emblématique de la Lorraine)

Gastronomie

Produits et spécialités : charcuterie (jambon, pâté, saucisse blanche, saucisse à tartiner… saucisson gris, fuseau lorrain), viande porcine et ovine (agneau de Lorraine), poissons des étangs et des rivières (carpe, brochet, tanche, perche), gibier, champignons (dont girolle), légumes (dont ceux de cueillette comme le pissenlit), fruits (mirabelle de Lorraine, quetsche de Lorraine, abricot-pêche de Nancy), confitures (dont confiture de mirabelles, confiture de quetsche).

Quelques spécialités : matelote lorraine, brochet au beurre blanc, quiche lorraine, pâté lorrain, tourte lorraine, soupe lorraine au lard. Desserts : tarte aux mirabelles, gâteau et soufflé à la mirabelle, compote à la mirabelle, tarte au fromage blanc (voir tarte au maugin*).

Boissons et spiritueux : eau-de-vie de mirabelle.

* recette en rubrique "gastronomie"

 

Mirabelliers en fleurs sous les côtes de Meuse

Quelques bonnes adresses :

Ferme auberge Domaine De Saturnin à Bernecourt

5 RUE DE LA SOURCE
Bernecourt
54470 France
téléphone: 0383230441