Petit historique de Lacroix sur meuse

Petit historique de Lacroix sur meuse

Lacroix-Sur-Meuse dont les habitants se nomment Les Lacruxiens; avant 1790, pour le temporel elle faisait partie du Barrois non mouvant, du bailliage de Saint-Mihiel, justice seigneuriale; pour le spirituel elle faisait partie du Diocèse de Verdun, Archidiaconé de la Rivière, doyenné de Saint-Mihiel.


À la Révolution française de 1789, les biens des Seigneurs de Lacroix-sur-Meuse et de leurs héritiers furent démantelés, dispersés et vendus:

Une loi du 22 décembre 1789 ayant ordonné la division de la France en Département, la Commune de Lacroix-sur-Meuse fut désignée pour être le chef-lieu de l'un des cantons, avec justice de paix du district de Saint-Mihiel; Ce canton, composé de onze municipalités, comptait un total de 725 citoyens actifs, à savoir: Dompierre-aux-Bois, 48 citoyens, Lacroix-sur-Meuse, 124 citoyens; Lamorville, 51; lavignéville, 38; Maizey, 64; Ranzières, 50; Rouvrois-sur-Meuse, 118; Seuzey, 38; Spada, 48; Troyon, 96; Vaux-les-palameix, 50.

Le nombre des Cantons qui avait été fixé, pour le Département de la Meuse à 79, par le décret du 14 avril 1792, fut réduit à 28 par arrêté du 19 octobre 1801 (27 vendémiaire an X). Le Canton de Lacroix-sur-Meuse fut supprimé et les communes qui le composaient furent réparties dans les cantons ci-après: 1) Saint-Mihiel: Les Communes de Dompierre-aux-Bois, Lacroix-sur-Meuse, Maizey, Ranzières, Rouvrois-sur-Meuse, Spada, Troyon. 2) Vigneulles-les-Hattonchâtel: Celle de Lamorville, Lavignéville, Seuzey, Vaux-les-Palameix.

En 1789, à la charge de la communauté de Lacroix, le bureau intermédiaire de Saint-Mihiel s’occupa de la reconstruction du pont jeté sur la Meuse

En 1792 le château fut en partie démoli et les parties conservées ont été transformées en Mairie; l’ancienne demeure seigneuriale en école tenue par des sœurs religieuses; dans l'église les tombeaux d'Étienne III de Rosières et de son épouse Anne Thérèse De Maillet ont été profanés (Leurs noms ont été martelés et burinés).

Les terres et la fabrique de l'ancienne Confrérie du Rosaire fondée vers 1740 par Marie Rutant ont été vendues le 24 messidor An II pour la somme de 3450 livres; les biens d'une œuvre de charité dont les revenus servaient à secourir les pauvres, furent vendus le 8 fructidor An III pour la somme de 20700 livres (Don d'Étienne III de Rosières provenant de Benoît Maillet).


Sur le territoire à environ deux kilomètres de la Commune existait par le passé un ancien village, Domremy, dont l'église avait été donnée en 1051 à l'Abbaye de Saint-Mihiel; il fut détruit par les Suédois en 1634 par les troupes de Gustave II Adolphe de Suède et une rumeur ancienne dit que le trésor de cette église a été jeté dans le puits de l'ancien prieuré de Raimond situé dans les environs.

Le hameau de Baillon mentionné en 1571 a disparu pendant la Guerre de Trente Ans (ce n'est plus qu'une ferme).

En 1635 suite aux ravages de la guerre de Trente Ans et d'une épidémie de peste, la population fut réduite à cinq feux qui se composaient des familles Charles, Emond, Henry, Jamin et Villain.

En 1750 on comptait 98 ménages et en 1806 sa population était de 871 habitants.

Son église du 12ème siècle, construite sur la source Saint-Jean, probablement à l'initiative d’Ursion de WATRONVILLE, Evêque de Verdun de 1129 à 1131, était une petite église romane très simple. Un petit clocher doté d’une seule cloche faisait face à la rue du château et son bâtiment était orienté est-ouest. Huit fenêtres romanes éclairaient trois petites nefs et huit piliers ronds soutenaient les voûtes d’arêtes. Un petit chœur à pans coupés fermait une extrémité de l’église et était voisin d’une petite sacristie. L’intérieur était très bas, on descendait cinq marches pour arriver aux nefs La tour du clocher n’était dotée que d’une seule cloche et cela était insuffisant pour être entendue de toutes les maisons.


Cette église étant trop petite et menaçant de ruine; le 6 février 1806, sous la présidence de Nicolas Villain, le conseil municipal décida son agrandissement. La nef fut allongée de 2 piliers pour atteindre par le fait la longueur de 28m, sa largeur restant à 16m et cela en coûta à la commune la somme de 9.755 francs.
Le 12 février 1807 une seconde cloche fut achetée et une horloge en 1824 à la demande de messieurs B.Charles, B.Boudot, Louis Feulat, Thonin pour la somme de 1.000 francs car, auparavant, seule la sonnerie de l’angélus servait de mesure du temps ; à 6 heures en hiver, à 5 heures en été et le couvre-feu à 9 heures du soir.

En 1832 suite à une épidémie de choléra, le cimetière situé près de l'église étant trop petit, le 26 octobre 1835 la municipalité fît construire un nouveau cimetière qui sera entouré d'un mur en pierre de taille et d'une porte d'entrée édifiée en style gothique. Celui-ci sera agrandi en 1837 puis en 1877.

En 1836 la population était de 1112 habitants

En 1845 l'église réparée provisoirement étant vétuste, est à nouveau trop petite; le conseil municipal chargea l'architecte Bazoche de Saint-Mihiel, d'établir l'avant-projet de construction d'une nouvelle église, puis un autre projet en 1854 qui sera refusé par la commission des bâtiments civils de la Préfecture de la Meuse car une nouvelle épidémie de choléra était survenue. Le nouvel Abbé François Langard en parfait accord avec Charles Emond, le Maire en place, firent établir un nouveau projet à l'architecte, M. Max, pour un montant de 109 397,10 francs. Le 15 juillet 1854 en prélude des travaux, le nouveau presbytère fut installé dans une partie des bâtiments du château. Le 30 mars 1858, le projet d'architecture fût adopté ainsi que son financement par la vente de beaux chênes de la forêt de Gauffière et par la réutilisation des matériaux provenant de l'ancienne église. Faute d'accord avec la Préfecture de la Meuse qui trouvait le projet trop grandiose (une église de 1000 places, 830 m2 de superficie, des voûtes qui s’élèvent à 18,80 m du sol); un plébiscite local fut organisé et la municipalité, le 15 août 1858, approuvait le plan de l'architecte E. Max, jour de fête de l'Empereur Napoléon III.

Entre 1827 et 1867, afin d’utiliser la force motrice du ruisseau de DOMPIERRE, le long de son cours sont construites des moulins à grains et des papeteries qui exploiteront les bois des forêts environnantes. La papeterie et le moulin à grains de Baillon (origine du Sieur THIESSE) ; la papeterie ‘point-du-jour’ (également ancienne saboterie jusqu’en 1962), la papeterie du Corap (transformée en pisciculture de loisirs en 1970), la papeterie de Domremy (Propriété du Duc Charles III de Lorraine vers 1593, suite à la donation des Savigny, puis propriété de Jean Rutant), le moulin à grains dit le chêne (transformée en Ferme agricole).

En 1870 suite à la défaite de Sedan, Lacroix-sur-Meuse subit le passage des prussiens et son économie prospère décline; cela lui en coûta la somme de 62.832 francs.

Entre 1875 et 1880 est construit le Fort de Troyon qui fait partie d'une ligne de fortifications imaginée par Raymond Adolphe Séré de Rivières (1815-1895), le canal de l'Est est creusé en 1879 ainsi qu'un port qui facilitera la vente des bois provenant de ses forêts et des communes environnantes.

En cette période la grande Fontaine servira de marché couvert. Des papeteries et des moulins s'installent sur le cours du ruisseau de Dompierre, dans le village est créé un centre de broderies de haute couture.

Vers 1888 la fabrication de toile de coton occupait environ 50 personnes et la broderie 175 personnes.

L’activité de confection y est également développée en petits ateliers de sous-traitance. La chemiserie de Madame Lucie CHARLES qui travaillait pour la société SELIGMANN de Vaucouleurs, a cessé son activité en 1970.

En 1901 cinq commissionnaires installés à Lacroix-sur-Meuse, étaient attachés à plusieurs Maisons de haute couture de Paris et occupaient plus de 500 ouvrières dans la vallée de la Meuse et de la Woëvre. les brodeuses réalisent des vêtements brodés de paillettes, de perles ou de strass, des sacs et du linge de table, elles réalisent la robe de mariage de l'épouse du roi Farouk Ier d'Égypte en strass brodés sur du satin. Faute de repreneurs et d'une politique de bas prix, le dernier commissionnaire, Madame TRONVILLE, a cessé son activité dans les années 1972-1973.

Dans le cadre de la récupération de l'Alsace et de la Lorraine perdue en 1871, le Général JOFFRE fait établir des thèmes de travail et des règlements qui sont expérimentés lors de manœuvres sur le terrain. Lors de ces manœuvres, en 1891 et 1894 trois corps d'Armée sont passés en revue dans la plaine de Lacroix-sur-Meuse.


Le 2 août 1914 le Père Charles FAUDEL fît sonner la grosse cloche pour annoncer la mobilisation générale. Le 6 septembre 1914, le 5ème Corps de l'armée allemande stationnée à Metz se dirigeait sur Lacroix-sur-Meuse et au pied du Fort de Troyon qu'il ne pu prendre grâce au courage du Commandant du fort, le Capitaine HEYM du 166ème RI. Quinze jours plus tard la 40ème division d'infanterie de Saint-Mihiel se servant de nombreux soldats du village, arrivait à Lacroix-sur-Meuse et repoussait l'ennemi jusqu'à Lamorville en perdant 40% de ses effectifs et en se cantonnant dans les bois de Selouze.

La résistance des armées s'organisait à Lacroix, cinquante autobus de la Madeleine-Bastille assuraient la navette des soldats. Une caserne provisoire fut construite près du port (sentier des casernes) et une infirmerie fut créée près de la basse-Fontaine par Madame Marie POIRSIN afin de soigner les nombreux blessés du front et civils de Lacroix. Le clocher de l'église servait d'observatoire; pour s'y rendre sans être vus, les soldats avaient creusé un souterrain qui partait de la vanne (maison C.HENRY) et qui longeait la rue haute pour déboucher dans l'église qui fût bombardée par des tirs d'obus.

Le 24 septembre 1914 un premier obus atteignait la tour de l'horloge de l'église vers 22 heures 30mn. Seule la petite cloche de l'église se faisait entendre car les soldats l'avaient transportée dans les tranchées de Selouze afin de sonner les attaques aux gaz.

Les régiments se succédèrent le 154ème, 155ème, le 161ème régiment d'infanterie du Colonel HENRY lors de la bataille de Lacroix le 22 et 24 septembre 1914; le 164ème régiment d'infanterie du lieutenant-colonel ROUSSEL le 22 et 27 septembre 1914 lors de la bataille de la Woïvre et des Hauts de Meuse.

La 67ème division d'infanterie (288ème RI) fait mouvement sur Lacroix sur Meuse le 22 septembre 1914 et engage de violents combats vers Saint-Rémy-la-Calonne, Dompierre-aux-Bois, Ranzières et occupe Vaux-les-Palameix et le nord de Seuzey (guerre de mines au bois des chevaliers). C'est au cours d'une reconnaissance de terrain avec ses hommes que le Lieutenant Alain-Fournier (auteur du Grand Meaulnes) est tué par une patrouille allemande qui les enterre dans une fosse commune. Pendant longtemps des doutes ont subsisté sur le lieu du décès qui se situait au niveau des limites des territoires de Lacroix-sur-Meuse et de Saint-Rémy-la-Calonne. C'est un amateur passionné de Lacroix-sur-Meuse, Jean LOUIS, qui découvre le 2 mai 1991 la fosse sépulture dans les bois de Saint-Rémy-la-Calonne, et qui la signale en toute honnêteté aux autorités. Les corps d'Alain FOURNIER et de ses compagnons sont authentifiés le 14 novembre 1991; lors d'une cérémonie, ils sont enterrés dans la nécropole nationale de Saint-Rémy-la-Calonne.

Afin de contenir l'armée allemande qui occupait la poche de Saint-Mihiel (Saillant de Saint-Mihiel), le 20 décembre 1914 une batterie d'artillerie du 218ème RAC est installée à la Boude et des tranchées de protection sont creusées.

L'escadrille 7 stationne à Lacroix-sur-Meuse et au cours d'un décollage un de ces avions tombe dans les bois de Selouze le 1er avril 1915.

Les renforts s'organisent, le 220ème RI en juillet 1915 à Selouze ainsi que le 257ème RAC en 1917 ou le Docteur Paul Voivenel exerce sur le front en tant que responsable d'une ambulance de campagne.

Le 21 août 1915 le 3ème bataillon du 46ème RIT est mis à la disposition du 2ème corps d'armée (67ème DI, 133ème brigade stationnée à Lacroix-Sur-Meuse), le 13 septembre 1915, il relève le 5ème bataillon du 220ème RI stationné à la Selouze à droite du bois des Chevaliers.

D'autres régiments se cantonnaient dans les bois des Chevaliers, en particulier les 119ème et 166ème régiments d'infanterie lors de combats le 26 septembre 1916.

En 1918 il ne restait plus que 300 habitants à Lacroix et le village n'était plus qu'un champ de ruine où de nombreux civils avaient été blessés et tués par les bombardements; d'autres habitants avaient fui et le village avait été détruit à 95%. Afin de reloger ses nombreux habitants sans logis, un village provisoire fait de maisons en bois, est construit le long de la rue de Seuzey. La chaire de l'église qui avait été sauvée en 1915 par Emile GOUJON en l'apportant à Benoît-de-Vaux, fut remise à sa place à l'Armistice de 1918.

En 1919-1920 afin de donner une sépulture digne aux nombreux soldats tués pendant cette guerre de 1914-1918, un cimetière militaire fut construit près de Seuzey. La Commune de Lacroix reçoit la Croix de Guerre avec Palme en 1921.

En tant que commune sinistrée des dons sont remis : Le 25 Novembre 1921, le Comité de Bordeaux des villages libérés, établit la liaison et l'entente entre les Comités du Bassin (Arcachon-La Teste - Gujan - Mestras- Le Teich-Arès) La commune de Lacroix sur Meuse fait partie des villages adoptés par le département de la Gironde et des dons sont attribués à ces comités. Des secours en nature et en espèces sont envoyés à deux villages dont Lacroix-sur-Meuse qui se voit remettre par la Section d'Arcachon, présidée par Mme Veyrier-Montagnères, des secours en nature d'une valeur de 1.097,85 francs et des secours en espèces, 13.000 francs. (Histoire en Buch- Veyrier-Montagnères, Maire d'Arcachon - Pages d'histoire locale 1921-1925 par F-Canton).

Vers 1921 la Commune ayant perçu des dommages de guerre, le village est reconstruit, l'église et les fontaines sont réparées, le presbytère est reconstruit autour des restes du château, à l'emplacement des ruines de l'école est construite une gendarmerie, la mairie a été reconstruite au centre du pays avec de nouvelles écoles qui sont placées derrière. Un monument aux morts est inauguré en 1929 par le Ministre de la Guerre André Maginot. Tous ces travaux ont été effectués en grande partie par des travailleurs italiens, la réparation des monuments de la Commune ainsi que les décorations intérieures de l'église et de la chapelle ont été effectuées par le Professeur Duillio Donzelli et sa famille; les vitraux de l'église totalement détruits, ont été refaits et signés par le verrier JANNIN de Nancy.

Dans les années 1920 Joseph ROUSTANG et Raymond THIRION créent une petite fromagerie artisanale à Lacroix sur Meuse. Henri HUTIN ayant le virus du fromage comme la plupart de ses frères et sœurs, rejoint en 1922 ses beaux-frères et devient patron de cette entreprise. Avec son épouse il collecte le lait avec une petite charrette tirée par un vélo. Il embauche Lucien GARRE, Jean MANGIN et Lucien HERVIEUX et fait construire de nouveaux bâtiments et une porcherie pour nourrir des porcs avec le petit lait. En 1936, suite à un incendie il construit une fromagerie avec frigos. Juste au lendemain de la libération la fromagerie est bombardée par un avion allemand. Après sa reconstruction l’entreprise est transformée en Société anonyme. Henri HUTIN fait appel à deux de ces enfants; Jean-Louis s’occupe de l’exportation avec Heinz HOCLHLEINER et Daniel FORTIN; Jean ROUFFET le Directeur Technique; Bertrand prend en charge l’élevage des porcs. Dans les années 1965-1970 environ 220 personnes travaillaient 200 000 litres de lait par jour pour fabriquer des fromages pasteurisés à pâte pressée, des camemberts et des bries. Cette entreprise a obtenu l'Oscar de l'exportation en 1969. Le 17 mai 1977 cette fromagerie était reprise par le Groupe LOEVENBRUCK de Dieue-sur-Meuse. Dans la tourmente laitière de 1978, cette entreprise qui a failli disparaître, fut reprise en décembre 1978 par le Groupe HOCHLAND avec pour cogérants Herbert BALDAUF et Hubert BOULANGER. En 1982 suivant un plan de modernisation, elle a été transférée dans de nouveaux locaux à Dieue-sur-Meuse.

En 1930 la Commune de Lacroix–sur-Meuse subit la plus grande inondation qu’elle n’ait jamais connue. Pour la première fois cette crue de la Meuse a été supérieure au niveau d’eau du canal et de nombreuses habitations ont été envahies par les eaux.

En janvier 1945 sous la menace du retour offensif de l'armée allemande, les habitants de la Commune de GUNDERSHOFFEN quittent leur village alsacien pour se réfugier à Lacroix-sur-Meuse. En reconnaissant des liens d'amitiés, en 1972 lors d'une cérémonie, la rue de Bannoncourt est renommée rue de Gundershoffen.

Le 12 novembre 1982 lors d'une grande cérémonie militaire, en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires, le Général D'Armée de MONTONDOIN, Gouverneur militaire de Metz, Commandant le 1er corps d'armée et de la 6ème région militaire, remettait le drapeau du 155ème Régiment d'Infanterie Divisionnaire au Colonel BARTHELEMY. Ce régiment créé en 1831 prit une part active aux combats de la première guerre mondiale. Les 22 et 24 septembre 1914, c'est à Lacroix qu'il stoppa au prix de nombreux sacrifices, l'armée allemande. C'est encore à Lacroix qu'il livra de furieux combats lors de la seconde guerre mondiale et il ne tarda cependant à sombrer dans le cahot de l'été 1940.